Épouse d’Abraham, mère d’Isaac, une des matriarches du peuple juif.

A l’origine, son nom était Saraî, il fut changé par D. en même temps que celui d’Abram qui devint Abraham (Génèse 17,15).
Elle appartenait à la famille d’Abraham (Génèse 11,29-31) et accompagna son mari de Mésopotamie jusqu’en Canaan.
Sa grande beauté (Génèse 12,11) est décrite avec des détails légendaires dans un texte découvert parmi les manuscrits de la mer Morte.

Sarah, épouse d’Avraham (Sarah, Saraï)

Sarah, épouse d’Abraham et mère d’Isaac, est l’une des quatre matriarches du peuple juif, aux côtés de Rivka, Rachel et Léa. À l’origine, son nom était Saraï, et il fut changé par D.ieu en même temps que celui d’Abram, devenu Abraham (Genèse 17,15). Le nom Sarah signifie « princesse », soulignant son statut de noble dame et de matriarche du peuple d’Israël.

Origines et Parcours

Sarah appartenait à la famille d’Abraham (Genèse 11,29-31) et l’accompagna lors de son voyage depuis Mésopotamie jusqu’en Canaan. La Torah mentionne sa grande beauté (Genèse 12,11), et des traditions la décrivent comme étant d’une splendeur telle que tous paraissaient être des singes à côté d’elle (Talmud Baba Batra 58a). Un texte des manuscrits de la mer Morte relate également des détails légendaires sur son apparence exceptionnelle.

Les Épreuves et la Foi de Sarah

Sarah fut convoitée par des monarques étrangers. En Égypte (Genèse 12,10-20) et plus tard sur les terres d’Abimélekh, roi de Gérar (Genèse 20), Abraham la présenta comme sa sœur pour éviter d’être tué à cause de sa beauté. Lorsqu’Abimélekh voulut la prendre pour épouse, D.ieu lui apparut en rêve, révélant que Sarah était l’épouse d’Abraham. Le roi, effrayé, la laissa partir avec de nombreux présents.

Sarah, étant stérile, donna sa servante Hagar à Abraham comme concubine, et Hagar donna naissance à Ismaël lorsque Abraham avait 86 ans. Ce n’est que quatorze ans plus tard, après une promesse divine, que Sarah, à l’âge de 90 ans, enfanta Isaac (Genèse 21,6). Le nom Isaac (Yitzhak) provient du mot « rire », car Sarah avait ri en entendant la promesse de D.ieu.

Conflit avec Hagar et Ismaël

Voyant qu’Ismaël se moquait d’Isaac, Sarah demanda à Abraham de renvoyer Hagar et Ismaël. Bien que cela répugnait à Abraham, D.ieu lui dit : « En tout ce que Sarah te dira, écoute sa voix » (Genèse 21,12). La tradition juive enseigne que les pouvoirs prophétiques de Sarah étaient supérieurs à ceux d’Abraham (Talmud Meguilla 14a).

Selon la Aggadah, Sarah avait pressenti qu’Ismaël était impliqué dans des comportements idolâtres, violents et immoraux, justifiant ainsi sa décision de les expulser (Tosafot Sotah 6,6).

Les Miracles de Sarah

La tente de Sarah était un lieu de miracles. Trois signes s’y manifestaient continuellement : une lumière brillait du vendredi soir au samedi soir, la pâte levait miraculeusement, et une nuée divine reposait au-dessus de la tente (Genèse Rabbah 60,16). Ces bénédictions cessaient à la mort de Sarah et reprirent avec l’arrivée de Rivka, épouse d’Isaac.

La Mort et le Legs Spirituel

Sarah meurt à l’âge de 127 ans, à Kiriat-Arba (Hébron) (Genèse 23,1-2). Selon la tradition, sa mort fut causée par le choc d’apprendre la nouvelle du sacrifice d’Isaac, que Satan lui aurait rapporté en la trompant (Séfer Hayachar, Vayéra ; Pirkei de-Rabbi Eliezer 32). Abraham acheta la grotte de Makhpéla à Hébron pour quatre cents sicles d’argent à Ephron le Hittite, et y enterra Sarah. Ce lieu devint le caveau familial des Patriarches et Matriarches.

Héritage et Influence

Contrairement aux autres matriarches, la Torah mentionne explicitement l’âge de Sarah à sa mort, soulignant son importance unique (Genèse 23,1). Sarah est considérée comme l’une des sept prophétesses du peuple juif et un modèle de foi. Malgré ses disputes avec Abraham concernant Hagar, elle est dépeinte comme une femme de grande sagesse et de force spirituelle. Les Sages expliquent que, bien qu’elle aurait dû vivre aussi longtemps qu’Abraham (175 ans), elle perdit 48 années de vie en raison de ces tensions (Midrash).

Les portes de sa tente étaient ouvertes à tous, symbolisant sa générosité et son rôle de guide spirituel. Sa mémoire est vénérée, et son exemple continue d’inspirer le peuple juif à travers les générations.