Père du peuple juif
Père du peuple juif, premier des trois patriarches, fils de Térah.
Ainsi que l’énumère le livre de la Genèse, entre Adam et Noé, dix générations passèrent, et dix encore de Noé jusqu’à Abraham.
Selon la tradition juive, il naquit en l’année 1948 après la création. Au début, son nom était Abram (c’est-à-dire «le Père est exalté») mais il fut ensuite appelé Abraham, ce que la Bible explique comme « père d’une multitude de nations » (Génèse 17,5).
Son père vivait originellement dans une ville de Mésopotamie du Sud, Ur en Chaldée, mais émigra à Haran dans le nord-ouest du pays (Génèse 11,31).
Après la mort de Térah, D. enjoignit à Abraham, alors âgé de soixante-quinze ans, d’émigrer avec sa famille et sa femme Sarah – « vers le pays que je », c’est-à dire Canaan.
D. s’engagea auprès de lui: « Je ferai de toi une grande nation », ce qui équivaut à une bénédiction pour toutes les familles de la terre (Génèse 12,1-2).
La vie bien remplie d’Abraham comprit une bonne part de migrations. Après une période en Canaan, le clan fut contraint de fuir la famine et de séjourner en Égypte. ils retournèrent plus tard en Canaan, mais une dispute survint entre les bergers d’Abraham et ceux de son neveu Lot et se termina par une rupture; Abraham, s’installant près de Hébron, et Lot, dans la région de la mer Morte.
Lorsque Lot fut capturé par des envahisseurs, Abraham vint à son secours. En dépit de cet épisode quelque peu guerrier, Abraham est dépeint principalement comme un paisible pâtre. La promesse divine du don de la Terre à Abraham est renouvelée lors d’une cérémonie d’alliance (Génèse 15,7-21).
Il reçoit aussi l’ordre de se circoncire en signe d’alliance entre lui et D., engageant ainsi toute sa descendance mâle. Lorsque Abraham eut quatre-vingts ans, Sarah, inféconde, lui offrit sa servante hagar pour concubine et Ismaël naquit de cette union. Mais celui-ci ne fut pas considéré comme héritier à part entière, et D. annonça alors à Abraham qu’il aurait un fils de Sarah.
Elle enfanta Isaac, qui devait succéder matériellement et spirituellement à Abraham, alors qu’elle avait atteint l’âge de quatre-vingt-dix ans et ce dernier cent ans.
Après que l’enfant eut grandi, D. infligea à Abraham une suprême épreuve, lui demandant de sacrifier Isaac en holocauste sur le mont Moriah (Génèse 22,1-2).
Abraham était prêt à obéir lorsque, au dernier moment, un ange survint pour empêcher le sacrifice.
Abraham mourut à l’âge de cent soixante-quinze ans. Il fut enterré par ses deux fils dans la grotte de Makhpélah à Hébron, qu’il avait acquise pour y ensevelir Sarah.
La Aggadah contient nombre de récits portant sur Abraham. Il est considéré comme le père du monothéisme, la première personne à avoir reconnu l’existence du D. unique par sa seule raison. Une fois convaincu de la vérité de la foi, Abraham détruisit toutes les idoles façonnées par son père, qui était païen.
Afin d’écraser cette révolte ouverte contre l’ordre établi, Nemrod, le souverain mésopotamien, jeta Abraham dans une fournaise, d’où il ressortit indemne.
La tradition juive présente Abraham comme l’incarnation de l’hospitalité et du hessed, de l’amour pour autrui.
D’après la tradition, c’est lui qui institua l’office du matin.