Yaacov, appelé plus tard Israël.
Le troisième des patriarches, fils d’Isaac et de Rébecca. A l’âge de cent trente ans, Jacob lui-même témoignait devant le pharaon:
«courts et mauvais ont été les jours des années de ma vie» (Génèse 47,9).
En ce qui concerne la vie des patriarches, c’est sur Jacob que la Bible est le plus prolixe. Elle raconte tous les événements qui se déroulent depuis sa naissance jusqu’à sa mort.
Dès le début du récit, est établi le désaccord qui l’oppose à son frère jumeau, Ésaü. Jacob était né la main agrippée au talon d’Ésaü (èqev, d’où son nom hébreu Yaaqov, voir Génèse 25,25-26).
L’évolution différente des deux frères se marqua rapidement: Ésaü était chasseur tandis que Jacob, marié, préférait «rester près des tentes» (Génèse 25,27; les rabbins interprétèrent: près des «tentes de la Torah»).
Par deux fois Jacob reçut d’Ésaü ce qui, de par la loi, aurait dû revenir à l’ainé. Ésaü vendit son droit d’aînesse (la part la plus importante de l’héritage) contre un « plat de lentilles » (Génèse 25,29-34), et Jacob obtint la bénédiction accordée à l’aîné grâce à une ruse imaginée par sa mère (Génèse 27).
Craignant la vengeance d’Ésaü, Rébecca persuada Isaac d’envoyer Jacob chez son frère, Laban, qui demeurait en Mésopotamie. Jacob quitta sa propre maison sans rien emporter, à l’exception d’un bâton de pèlerin (Génèse 3 2, 10).
C’est au cours de ce voyage qu’il rêva d’une échelle atteignant les cieux par laquelle les anges pouvaient descendre et monter. D. était à ses côtés et promit de lui accorder, ainsi qu’à ses descendants, la possession du pays. Lorsque Jacob s’éveilla, il consacra la pierre sur laquelle il avait posé sa tête et fonda ainsi le sanctuaire de Béthel (Génèse 28,10 s.).
Une fois arrivé à Aram Naharaim, Jacob, qui n’avait aucune ressource, fut mis au travail par Laban. Celui-ci, par supercherie, lui fit épouser Léah au lieu de Rachel que Jacob préférait et avait demandée.
Laban exigea ensuite de Jacob qu’il travaille sept années supplémentaires pour obtenir la main de Rachel (Génèse 29,16-30).
Ce n’est qu’après avoir travaillé quatorze années pour obtenir d’épouser ses deux femmes que Jacob fut payé pour son travail. Il acquit bientôt un patrimoine considérable, ce qui excita la jalousie des fils de Laban.
Pour y échapper, Jacob s’enfuit en Canaan (Génèse 3 1). Lorsque, accompagné de ses gens, il approcha du territoire d’Ésaü, il divisa son camp en deux parties, espérant que dans l’éventualité d’un combat, un groupe au moins serait sauvé. Dans la nuit précédant la rencontre des deux frères, Jacob se battit avec un ange qui chercha à s’enfuir au lever du jour. Avant de le relâcher, Jacob exigea d’être béni; l’ange le rebaptisa Israël ‘ « car tu as combattu (sarita) avec Élokim comme avec des hommes, et tu as vaincu » Génèse 32,25-30).
La rencontre entre Jacob et Esaü fut pacifique. Néanmoins, Jacob dut insister pour qu’Esaü accepte les innombrables cadeaux qu’il lui avait apportés (Génèse 33,1-15).
Jacob avait eu douze garçons et une fille de ses deux femmes et de ses concubines, Bilhah et Zilpah; tous, à l’exception de Benjamin,étaient nés en Canaan.
Ces enfants devinrent les ancêtres des douze tribus.
Benjamin, le fils de Rachel, la bien-aimée de Jacob, était né près de Bethléem, mais Rachel est morte en le mettant au monde (Génèse 35,16-22). Jacob ne devait jamais connaître la paix. Il avait une préférence pour son fils Joseph.
Les frères de ce dernier en prirent ombrage et le vendirent à des marchands itinérants qui l’emmenèrent en Égypte. On montra à Jacob le manteau de Joseph taché du sang d’un animal que les frères avaient abattu; ils voulaient ainsi faire croire que Joseph avait été tué. Jacob resta inconsolable (Génèse 37). Il connut des épreuves plus difficiles encore : Joseph obligea ses frères à emmener avec eux Benjamin, le plus jeune, en Égypte. Ce n’est que plus tard que Jacob apprit que Joseph était encore en vie et qu’il administrait l’Égypte. Jacob passa les dix-sept dernières années de sa vie en Égypte (il mourut à l’âge de cent quarante-sept ans), mais avant sa mort il laissa des instructions indiquant qu’il voulait être enterré dans la grotte de Makhpélah. Jacob mourut après avoir béni ses fils qui ramenèrent son corps à Canaan, comme il l’avait souhaité (Génèse 49,29 – 50,13). D’après le Talmud, Jacob établit le service de la prière du soir (Ber 26b).